Certaines personnes éprouvent de la joie et du plaisir à toucher et à être touché, tandis que d’autres sont confrontées à des malaises et à une peur latente chaque fois qu’elles vivent des situations identiques. Elles ressentent, comme la plupart des gens, ce besoin de contact et de tendresse, mais certains mécanismes de défense les empêchent d’aller chercher ce dont elles ont besoin pour se sentir heureuses et détendues. Pour ces dernières personnes, s’ouvrir au toucher de l’autre exige de grands efforts. Elles choisissent souvent de fuir ces occasions, de les vivre superficiellement ou de s’en passer.
Pourquoi ?
On peut comprendre les raisons profondes de cette peur quand on prend conscience que ces dernières ont vécu, au cours de leur existence, des traumatismes reliés au toucher. Même l’absence quasi complète de toucher et de chaleur humaine marque une personne pour longtemps.
Quels sont les besoins fondamentaux que nous comblons quand nous acceptons d’être touché ?
- Le besoin d’être aimé : Le toucher est le 1er éveil
Tout être humain a soif de chaleur et d’attention. Le bébé naissant, l’enfant, l’adolescent tout autant que l’adulte éprouve le besoin d’être aimé et touché. Il demande aux autres de prendre soin de lui. Les gestes faits avec respect, attention et chaleur s’inscrivent dans le corps, dans la peau et dans le cœur de chaque personne qui vit cette expérience. Le toucher est d’ailleurs fondamental pour les nouveau-nés : les bébés élevés dans des orphelinats avaient par le passé une mortalité plus élevée, faute de caresses. Les vertus du toucher ne s’arrêtent pas là : il interrompt également la transmission de la douleur vers le cerveau et influe positivement sur les comportements agressifs et l’inattention… L’être humain a un besoin vital de toucher et d’être touché.
Le toucher est nécessaire au développement physique et mental d’un individu. Un bébé dépend entièrement du toucher. Sa mère le touche et exprime les sentiments, l’appréciation, l’amour. De l’autre côté, le toucher permet à l’enfant de découvrir le monde, ses pieds, tout son corps. Le toucher reste, tout au long de l’existence et jusqu’à la mort, un moyen de découvrir, de sentir, d’apprendre et il a un impact très puissant dans le développement de la personne. - Le besoin d’être accepté et reconnu : Le toucher pour se positionner
Être touché avec respect et amour par une autre personne constitue un message qui passe par l’intermédiaire de la peau pour se rendre jusqu’à l’âme. La personne se sent valorisée.
Le toucher est une des sensations des plus personnelles.
La signification que l’on accorde au toucher dépend de notre vécu, de notre éducation. Malgré son besoin vital et équilibrant, le toucher est, de tous les sens, le plus réprimé. Longtemps, le corps était négligé ou tabou. Les conséquences sont que certaines personnes n’ont aucune perception de leur corps et sont étrangers à eux-mêmes. Quand on touche le corps, on est en train de sentir, de découvrir sa forme. Le toucher nous permet de prendre la conscience du corps. Cette prise de conscience passe absolument par la participation tactile. Il implique aussi une action intuitive. - Le besoin d’être sécurisé : Le toucher est un réconfort
C’est une autre nécessité vitale. Le toucher est souvent ce qui contribue le plus à nourrir ou à détruire ce besoin. L’être humain touché avec respect et amour sait qu’il est entouré et protégé de l’extérieur. Souvent, la personne blessée va se réfugier dans sa tête et développe au maximum son potentiel intellectuel. Cette personne se coupe de plus en plus de son corps et de ses émotions quand les situations deviennent difficiles à vivre. Elle veut fuir, soit dans le travail, la lecture, l’activité physique ou artistique et nie son besoin d’être aimée et touchée. - Le besoin de s’affirmer : Le toucher pour être présent
La capacité de prendre sa place dans toute relation en communiquant le plus clairement possible ce que l’on ressent, ce que l’on pense et ce que l’on croit. L’affirmation de soi demande une certaine confiance en soi-même, en son potentiel et aussi en l’accueil des autres. - Le besoin de ressentir : Le toucher est une sensation
Rien n’est plus merveilleux que le plaisir de ressentir un toucher doux sur son corps. Nous éprouvons tous, peu importe notre âge, le besoin d’être touché avec amour et tendresse. La peau entière est une immense antenne qui reçoit les messages venant de l’entourage. Le bonheur dépend aussi de la permission qu’on se donne de vivre sa vie par l’intermédiaire du toucher et du ressenti. Que chaque personne, blessée ou pas, se donne une autre chance et se permette de prendre le temps de ressentir la joie et la tendresse disponible autour d’elle.
BIENFAITS DU TOUCHER : Le toucher libérateur de l’ocytocine (entre autres…)
Le contact physique diminue le stress et stimule le bien-être.
A un niveau biologique, il est démontré que le contact de deux épidermes provoque notamment des changements hormonaux (production de sérotonine et d’ocytocine, baisse de la production de cortisol) tout en stimulant le système parasympathique, générateur d’émotions positives (1).
LE TOUCHER MASSAGE : Pour guérir
Au-delà de l’aspect détente, récupération voire même prévention, le massage peut permettre une plus grande ouverture aux ressentis corporels et développer une conscience plus précise du corps. Que ce soit dans le cadre de l’ostéopathie ou de massages de bien être, le toucher peut éveiller des sensations émotionnelles ou psychiques qui sont autant d’occasions de nous révéler à nous-mêmes (elles touchent notre histoire, nos blessures et conflits somatisés…).
(1) Dans American Heart Journal, 1974, 88, 160-169
Avec amour,
Stéphane.