DÉFINITION :
Le « Tantrisme », est un terme inventé au 19ème siècle en Occident et dérivé du mot tantra (sanskrit IAST ; devanāgarī : तन्त्र ; « règle, traité »), désigne un ensemble de textes, de doctrines, de rituels et de méthodes initiatiques qui ont pénétré de façon diffuse la plupart des branches de l’hindouisme (y compris le jaïnisme). Sa définition exacte et son origine historique restent un sujet de discussion parmi les spécialistes. Il s’exprime à travers des pratiques yogiques et des rites, se basant sur des textes ou tantras révélés, selon la légende, par Shiva Lui-même spécialement pour l’homme déchu du dernier âge (kali yuga), selon la cosmologie de l’hindouisme. À partir du 6ème siècle, on rencontre des cultes tantriques dans les écoles shivaïtes ou shaktistes, dans le bouddhisme mahâyâna (pratiqué principalement en Chine, Corée, Japon et Vietnam) et dans le bouddhisme vajrayāna (bouddhisme adamantin ou bouddhisme de diamant, aussi nommé bouddhisme tantrique) pratiqué principalement au Tibet, en Mongolie et au Japon.
La littérature tantrique se compose de textes qui ont des noms divers comme tantra, saṃhitā, āgama et même certains sūtra, la difficulté est de les comptabilisés dans leur pleine appartenance au tantrisme (les experts en dénombre entre 84 et 106).
ORIGINE :
Tantra est un terme appliqué à un système métaphysique pratique originaire de la région himalayo-indienne. Dans ce système on considère comme base de l’univers deux principes symbolisés par le couple masculin et féminin. Le tantra traditionnel est une « voie de transformation intégrale de l’être humain », qui passe par le corps et les cinq sens.
Les tantra sont des textes qui se veulent être la continuation des véda. Les véda sont des formules de liturgie et de rituel qui apparaissent en Inde entre 1500-1000 avant Jésus-Christ et qui remontent à une tradition peut-être plus lointaine. Elles ne furent pas transcrites avant le 8ème siècle avant Jésus-Christ. De ces textes liturgiques et de rituels sont issus de nombreux commentaires.
À la suite du védisme qui place le désir (kāma) à l’origine de la Création, le brahmanisme développe au contraire une « idéologie de la rétention ». Le tantrisme apparaît en réaction pour restaurer le kāma en tant que voie de libération (moksha).
Émergeant dans la vallée de l’Indus, à une date sur laquelle les spécialistes ne peuvent se mettre d’accord, cette métaphysique repose sur deux principes : une « présence » omnisciente et une « action de prise de conscience ». Les deux principes sont symbolisés respectivement par Shiva et par Shakti qui, bien que portant des noms venant de l’hindouisme, ne sont pas assimilés à ces dieux.
AU FIL DU TEMPS JUSQU’À NOS JOURS EN OCCIDENT :
Le tantrisme était une philosophie associée dans l’Hindouisme et le Bouddhisme officiellement qui s’est développée en Inde, Tibet, Népal, Afghanistan, Chine et Japon.
Puis face à des persécutions d’ultra religieux, disparaîtra des cultes officiels en tant que tradition propre.
De nos jours, par ignorance, on donne le nom de « tantra » à des pratiques thérapeutiques sexologiques, souvent très éloignées de l’esprit du tantrisme originel. Le tantrisme a souffert d’une approche New Age, on a trop voulu voir « une ritualisation de la sexualité, alors que c’est la sexualisation du rituel » (cf. introduction de Gordon White David, Kiss of the Yogini).
Aujourd’hui, il existe deux courants du tantrisme :
- daksinācāra, tantra de la main droite, orthodoxe, aussi appelé tantra blanc, qui la voix du développement par l’esprit, où sont pratiqués : les mantra (brèves formules sacrées d’invocation), les yantra (figures géométriques), la visualisation, la méditation assise, les yogas de posture, la dévotion à travers diverses formes de vénération des temples et observant la voie de la renonciation.
- vāmācāra, tantra de la voie de la main gauche, aussi appelé tantra rouge, qui est la voix de l’expérience par le corps pour afin d’atteindre un niveau de conscience supérieur.